L'excellent Usul qui autrefois nous offrait chaque dimanche son 3615 une émission drôle et ingénieusement pédagogue sur le monde du jeu vidéo se lance désormais dans la publication d'une série "Mes chers contemporains". Dans ses nouvelles vidéos il aborde désormais des thèmes très politiques et présente les grands visages médiatiques de notre temps. Dans une vidéo qui inaugure ses "Hors Série" le voici qui évoque la génération Y (génération why), celle qui pose trop de questions.
Comme à l'époque de ses délires avec Dorian, le ton est toujours efficace, l'écriture hyper travaillée, et le monsieur n'a pas peur de dire ce qu'il pense, de porter la critique à un haut niveau. Savourez donc cette vidéo signée Usul (et n'hésitez pas à retrouver les 3615 encore hébergés sur de nombreux services de vidéo en ligne).
Leila Soueif, professeur de
mathématiques de 59 ans qui vit au Caire, nous reçoit dans son
salon. Il y a du thé ; dans le couloir on voit des photos de
proches : des auteurs, des blogueurs, des avocats des Droits de
l'Homme, des dissidents. Sur la table, un flyer montre deux de ses
enfants – son fils Alaa (33 ans) et sa fille Sanaa (21 ans). Il est
inscrit : « Un système judiciaire cruel nous les a
enlevés ». Tous deux furent arrêtés pour avoir violé la loi
sur les manifestations. Pendant notre interview, Soueif regarde
régulièrement son téléphone. Atteint-elle des nouvelles de ses
enfants ? Des lignes profondes creusent son visage. Elle avait
déjà l'habitude d'aller manifester quand elle était adolescente,
sa mère cherchait toujours à la convaincre de venir. Elle et son
mari le célèbre avocat droit de l'hommiste Ahmed Seif n'auraient
jamais demandé cela à leurs enfants. Pendant la révolution de
Janvier 2011, la famille a fait office de figure emblématique du
camp des séculiers.
Voilà un an que Sanaa Seif est en prison. Regardez ce petit film réalisé par Ahmed Hassan à propos de Sanaa et des autres démocrates retenus en prison et jugés par des tribunaux militaires.
Cet ouvrage passionnant aborde la
question de la condition humaine « connectée » et du
grand changement de paradigme vécu par l'humanité toute entière,
condamnée à réactualiser sans cesse sa perception du réel mais
aussi des concepts d'identité et d'espace-temps. Afin de définir
les enjeux de cette transformation de notre perception et de l'impact
qu'elle a au final sur la nature même des choses perçues, les deux
auteurs proposent de multiples références aux pionniers de la
littérature qui avaient anticipé l'avènement du village global et
reprennent les noms d'ouvrages célèbres afin de nommer leurs
chapitres. La Condition Humaine, Vie et destin, L'Écume des jours,
La Carte et le territoire, Les Mots et les choses, L'Humeur
vagabonde, Le Capital, L'Ancien Régime et la Révolution et enfin La
Foire aux vanités.
Je ne peux que vous conseiller la
lecture de ce livre qui en dit long sur la profondeur des changements
que nous vivons et auxquels nous adaptons notre mode de vie, partagés
entre le réseau et le réel. Très accessible il fera le bonheur des
passionnés de ces questions tout comme celui des simples curieux à
la recherche d'un regard global et argumenté sur notre « nouveau
monde ».
Petite découverte pour les amateurs de sonorités jazzies, bluesies, d'espièglerie et de mélancolie. Adélys est un trio haut-normand qui propose une musique originale et vraiment très belle, soutenue par le chant cristallin d'Adélaïde Prud'homme, une ancienne camarade du lycée dont je ne savais trop rien à l'époque. Quel plaisir de découvrir leurs morceaux depuis quelques mois ! Si vous voulez mon avis, vous entendrez à nouveau parler d'eux dans l'avenir.
«Je fonctionne suivant le principe
de l’écriture spontanée. J’écris beaucoup, tout ce qui se passe dans ma
vie, et je m’en inspire. Je me base davantage sur la musicalité de la
langue française que sur son sens.» Paris-Normandie.fr
Voici encore une petite perle rendue accessible par Youtube, Magouille Blues de François Béranger en live (1975) suivi d'une courte interview qui vaut tout de même sacrément le détour :
"Et puis un beau jour, y'a des inventeurs de génie qui ont trouvé les médias, on a inventé le disque.
Puis on a inventé la radio, puis plus tard la télévision. On s'est aperçu que c'était un moyen formidable de vendre des produits commerciaux. Et à ce moment là on peut dire
qu'il y a eu un espèce de renouveau de la chanson mais plutôt d'une chanson fabriquée par
des professionnels et à l'usage du grand public, comme une chemise quoi."
Tous les sept ans et même parfois avant
On a droit au grand carnaval
Au carnaval de la magouille
Au grand défilé des embrouilles
C'est tellement bidonnant
Que ça en devient consternant
Le candidat de l'Ordre Moral
Avec sa gueule à faire châtrer tous les mâles
Il nous parle sans rigoler
De vieilles vertus desséchées
Travail, Famille, Patrie, ça va changer
Le Père la pudeur va nous réformer
Il nous dit dans son programme d'acier
Que les mâles doivent se retirer
Lui, il a quand même dérapé
Trois ou quatre fois dans sa moitié
Il est vrai qu' c'était pour engendrer
Des bons Français à l'âme bien trempée
Magouille blues (x6)
Les autres grands qui s'opposent
Viennent tous du même clan
Et c'est d'autant plus marrant
De les voir se casser les dents
En s'envoyant dans le nez
Toutes leurs turpitudes passées
Avant qu' l'un d'eux soit Président
Avant qu'il en prenne pour sept ans
Ces messieurs à image sociale
Essaient de nous r'monter le moral
Ils iraient même, qui l'aurait crû,
Jusqu'à nous montrer leur cul
Magouille blues (x6)
Ils n'ont jamais autant de cœur
Que quand il leur faut beaucoup d'électeurs
Quand le jour J sera passé
Finis les serments, finis les baisers
Finies les bonnes résolutions
On r'deviendra tous des pauv' cons
En attendant, ils veulent nous faire croire à
Des arguments de bazar
Français, Françaises, soyez réalistes
Gaffe aux socialo-communistes
C'est là qu'est le plus grand danger
Pour notre vieux pays traumatisé
Magouille blues (x6)
Moi, pour vous dire la vérité
Je suis plutôt pour le danger
La seule chose qui m'inquiète
C'est le mec qui s' trouve à leur tête
Car plusieurs fois par le passé
Il a sa veste retournée
Les seuls qui soient vraiment sympa
Qui soient un peu comme vous et moi
Je n' parle pas du royaliste
Ni bien entendu du fasciste
C'est ceux qu'auront au bout du compte
Deux ou trois pour cent des voix, pourquoi ?
Magouille blues (x6)
Il est vrai que deux ou trois pour cent
Ça fait quand même pas mal de gens
Pas mal de gens qui s'ront fichés
Et qui un jour vont s' retrouver
Dans un stade militairement gardé
Où on pourra toujours chanter
Magouille blues (x6)
Le sixième album d'Envy est sorti le 13 Mai dernier. Disponible sur le site du label Temporary Residence Limited, il dure quarante-trois minutes et compte huit morceaux, c'est donc l'album le plus court d'Envy. Après avoir fêté vingt-ans de carrière en 2013 avec la sortie de la discographie complète Invariable Will, Recurring Ebbs and Flows (95 morceaux sur 14 vinyles, accompagnés d'un dvd live d'une heure vingt) ils écrivent une page de plus avec Atheist's Cornea.
Court il l'est effectivement, mais pour ma part avec Envy, que l'album/ep/dvd dure une heure ou deux il y a toujours un immense vide qui s'installe après l'écoute de chaque enregistrement*, en particulier quand le groupe sort un album dans la veine de A dead sinking story et qu'il pousse au maximum la dynamique entre la violence et la mélancolie. C'est un sentiment très présent sur Atheist's Cornea car la plupart des morceaux reprennent des mélodies ou des éléments apparus tout au long de leur carrière à des moments différents et les compilent, "réactivent" la touche Envy et à mon sens poussent à repenser au passé de leur son, donc un peu au passé tout court.
Puisque ce groupe entame une nouvelle ère de son existence et qu'il lui fallait trouver une nouvelle énergie, le paradoxe tout naturel est donc que ça sonne tout de même comme une mutation achevée, retrouver les sentiments d'écoutes vieilles de dix ans tout en constatant les apports subtils qui ont fait grandir Envy ; "c'est la même chose mais c'est pas pareil".
C'est bien Tetsuya Fukagawa mais il utilise désormais abondamment sa voix claire et renforce la douceur des accalmies légendaires qui succèdent généralement à ses cris déchirants. Ses claviers/ambiances sont plus présents également. Dans une interview récente publiée par le Japan Times il expliquait qu'avant de faire cet album il avait traversé des moments de doute quant à son envie de poursuivre cette histoire avec Envy. Il confie que le soutien de ses musiciens, une famille de vingt-ans, lui a permis de retrouver son énergie créatrice. Ses différentes collaborations avec d'autres artistes ont sans doute permis à ses intentions d'évoluer également vers de nouvelles sonorités, ce qui se ressent beaucoup sur cet album.
A l'écoute de Ticking Time and String, on pense à son expérience avec Mono (il apparaît au chant sur leur morceau The Hand that Holds the Truth) autre légende du post-rock japonais qui a rapproché guitares et violons, un élément qui rénove le son d'Envy sur Atheist's Cornea. Avec le chant, il renforce également le sentiment de mélancolie et de douceur. De fait, tous ces éléments font qu'Envy poursuit son évolution et franchit des caps. Il est loin le temps où Tetsuya Fukagawa et sa bande déguisaient l'émotion dans une pure vague d'agressivité. La poésie caractérise bien plus Envy depuis quelques années, et l'album Recitation (2010) qui relevait l'importance du texte et du sens tout en écartant pas mal a violence pure et les hurlements. Du punk-hardcore de leurs débuts à leur signature sur le label de Mogwai, Rock Action Records, ils n'ont jamais cessé de produire le son d'une mixture d'intentions, un contraste émotionnel de plus en plus affiné. Atheist's Cornea a donc le mérite d'approfondir encore les dynamiques en réintégrant des murs de son à la plupart des morceaux, tout en ne reniant pas cette nouvelle orientation "orchestrale".
Sorti depuis quelques jours il est pour l'instant introuvable ailleurs que sur le site du label, et les versions vinyles commandées ne seront pas livrées tout de suite, vraisemblablement les commandes seront honorées à la mi-juin. Il est disponible en téléchargement légal à 7.92$ sur Itunes et devrait apparaître au format CD d'ici quelques semaines sur les boutiques spécialisées hébergées par Fnac et associés.
* Je conseille fortement à ceux qui découvriraient Envy de tenter l'écoute d'un album entier en une seule fois sans rien faire de particulier à côté et si possible au casque ou avec un bon système de son
"Pour beaucoup de gens les infos importantes sont la crise en Égypte et la réforme de la santé d'Obama. Mais si on se réfère aux chaînes d'info locales, il se passe quelque chose de bien plus sérieux."
"Mike Myers a annoncé qu'il allait bientôt être père et les chaînes d'info locale
ont vraiment trouvé une façon unique de raconter cette histoire."
"...et il a donc décidé de...pisser dans un vase ?"
Une fois de plus le cinéma laisse place à la musique, mais toujours avec du live afin de quand même rappeler que c'est "à vous de voir". Et ça vaut franchement le coup d'oeil. Il s'agit d'un concert d'une heure du groupe Converge à Philadelphia le 25 juillet 2014. Filmé en multicam et en haute-définition, mais surtout avec un travail sur le son hallucinant. Ces sauvageons exécutant de plus un set d'une maîtrise et d'une brutalité jouissives, c'est tout simplement parfait.
Je n'ai vraiment écouté Converge que tardivement, mais j'ai senti passer la pilule. La bande à monsieur Jacob Bannon et l'influence que ses textes ou leurs idées ont pu avoir (depuis 25 ans!) sur l'ensemble de la production métal-hardcore des générations suivantes m'ont bien forcé à faire preuve de respect. Le bonhomme a créé l'univers graphique de Converge ainsi que des artworks de son cru pour un nombre incroyable de légendes du metalcore. As I Lay Dying, Norma Jean, Poison The Well ou même Fall Out Boy...Knut ! Puis j'ai lu les textes, saisi un peu l'atmosphère. Et bien c'est de l'art m'sieurs dames, c'est tout. A partir de là, quand les musiciens sont excellents, inventent toute une pratique du métal et le tout sur des textes aussi profonds, il est injuste que les seuls amateurs du genre découvrent cet univers.
Le groupe The Dali Thundering Concept dont j'avais chroniqué l'album "Eyes Wide Opium" pour le webzine en ligne Magic Fire Music vient de mettre en ligne l'intégralité de l'album ! Il me semble qu'ils préparent de nombreux concerts, après un passage au Heart Sound Metalfest 2015 il y a quelques jours. Pour ceux qui s'économiseront la lecture de cette longue chronique : du djent très moderne joué par des "musiciengénieurs".
Un genre qui ne m'attire pas particulièrement en règle générale mais quand c'est bien fait, et bien respect. Avec d'énormes phases qui en feront planer plus d'un ou d'une. Les textes également méritent largement d'être lus afin de mieux saisir le "concept".
Tandis que de jolis dvd remplis de
films étudiants terminent d'être gravés en vue du Gobe Ta Péloche#3, j'en profite pour enfin écrire cet article qu'il me fallait
faire un jour pour un hommage personnel à ce mec pas comme les
autres dont les vociférations et l'inculture ont bercé une partie
de mon adolescence. J'ai nommé Gérard Cousin, dit Gérard de
Suresnes ou encore Gégé, ou bien « le putois de Suresnes ». Que les oreilles sensibles soient averties (vulgarité ++).
Tout avait commencé un soir de 1996
lorsque ce bonhomme loin d'être épargné par la vie, seul et
alcoolisé, avait pu enfin rencontrer Max, animateur de l'émission
le « Star System » sur Fun Radio à qui il récitait ses
poèmes pour le moins spéciaux depuis une cabine téléphonique,
sans doute à proximité de son foyer d'accueil « Sonacotra ».
Touché par le Gégé et sa bêtise gorgée d'humanité, il lui avait
par la suite confié sa propre émission : Les débats de
Gérard.
Dans son émission Max offrait à tous
les accidentés de la vie ou aux artistes ratés une occasion de
passer à l'antenne et de prouver leur talent. Des imitateurs de
Michael Jackson inaudibles (Alain de Brest) aux rockeurs à voix
réellement cassées (Jean-Pierre Sauser), tous sont devenus cultes
pour la communauté des fans encore active sur les réseaux sociaux.
Tous les jeudis donc, Gérard animait
généralement deux débats sur des thèmes eux aussi improbables
tels que : « Les papparazites », « Les slips
jaunes », Systématiquement les auditeurs invités aux débats
étaient des habituels changeant de noms pour revenir à l'antenne,
après avoir fait perdre patience à Gérard qui dès lors hurlait
comme pas permis des insultes qui ne passeraient plus sur aucune
radio ou télévision aujourd'hui.
Compilation d'extraits des débats
avec un Gérard torturé par ses auditeurs
Gérard en pleine lecture des "tarifs de gégé"
une fausse publication amenée par l'équipe de Max
Avec son équipe, Max lui faisait
croire que des personnes mal intentionnées vendaient des cassettes
de Gérard ou publiaient des annonces le moquant lui ou sa compagne de l'époque Sandy. Au soir de son
anniversaire, ils lui offraient une jambe de mannequin de vitrine
afin de remplacer la sienne, abîmée lors d'un accident de camion
dans sa jeunesse. En bref, Gégé était la victime consentante des
moqueries de ses nouveaux amis et auditeurs, et il resta à l'antenne
durant plusieurs années, jusqu'à la blague de trop le 30 Octobre
2002. Se cognant contre un coin de table, il lança « Aïe
Hitler ! ». L'antenne fut rapidement coupée et Gérard
n'anima plus aucun débat. .
Le Gégé national s'est éteint le 10
Mai 2005, voilà presque dix ans, au centre hospitalier de Montluçon deux ans après son départ de la région parisienne.
Aujourd'hui encore une quantité astronomique d'enregistrements
d'époque souvent faits par des auditeurs est disponible sur internet
et permet de revivre certains débats qui ont marqué l'histoire du
Star System. Par ailleurs, des archives de l'émission de Max sontégalement en ligne et permettent d'entendre à nouveau les canulars, conseils
et jeux téléphoniques ayant fait le succès de cette émission.
Gérard Cousin avait tout pour ne
jamais être écouté nulle part. Il était une gueule cassée avec
les ruines d'une vie de famille ayant mal tournée et un manque cruel de culture. Mais il était intraitable sur de nombreux sujets liés au respect. Malgré les moqueries et le caractère cru de
certains de ses propos, il avait sans doute trouvé auprès de
l'équipe de Max et des auditeurs vite devenus fans des soutiens
importants, très paradoxalement. Même si pour beaucoup de fans, l'éviction de Gérard et les moqueries dont il fut la cible prouvent qu'il n'était qu'une simple bête de foire.
C'est un plaisir pour moi que
d'écrire sur ce gars là que j'écoutais planqué sous ma couette à
l'âge du collège, me retenant parfois difficilement de rire aux
éclats, et de vous amener à découvrir Gégé. Sa gueule, ses
expressions cultes, les détournements créés par ses auditeurs et
tout le reste de l'univers coloré du Star System. Nous sommes bien loin de mes suggestions habituelles mais il me fallait rendre au moins un petit hommage à ce Gégé qu'on a tant aimé.
Personnellement et malgré tous les
défauts de cet homme, je garderai avec affection son souvenir. Comme celui d'une époque, presque d'une culture (oui j'ose) qui ont disparu. Sous
peu un nouveau site internet dédié au putois de Suresnes devrait
être mis en ligne avec de nouvelles archives et un espace de
discussion de plus pour ses fans de toujours.
Ce Jeudi 23 Avril venez nombreux au Ciné St Leu pour un moment modeste de découverte et de partage avec le Gobe Ta Péloche #3. Des films réalisés par des étudiants en arts seront projetés au grand public et des prix récompenseront les efforts les plus appréciés. Il ne s'agit pas de mettre en avant des prouesses techniques ou un talent "supérieur" mais bien d'accorder à tous ces films variés une même attention et un même respect.
Du film institutionnel prenant le spectateur par la main aux nouvelles formes participatives du cinéma documentaire, Cinéma vérité, le moment décisif retrace l'évolution du documentaire et de ses cinéastes. Richard Leacock, Michel Brault, Don Allan Pennebaker, Jean Rouch, Pierre Perrault, Frederick Wiseman... Les grands noms du cinéma documentaire expliquent tour à tour leurs démarches dans un film faisant office d'introduction parfaite à l'histoire de cette approche du réel si particulière. Un film passionnant pour tous les publics !
Voici un court-métrage réalisé par Matthew Van Dyke, protagoniste du documentaire de Marshall Curry Point and Shoot. Ces deux documentaires et leurs traitements permettent de comprendre l'importance de l'image réappropriée comme une arme.
"Tout le monde essaye de créer son image idéalisée" selon Matthew Van Dyke.
Dans la lignée de beaucoup de films sortis ces derniers mois les documentaires de et sur Matthew Van Dyke soulignent un changement de société important.
Bande-annonce de Point and Shoot
Not Anymore : A Story of Revolution
de Matthew Van Dyke
(Attention : déconseillé aux plus jeunes, certaines images peuvent choquer)
Depuis Février 2015 Matthew Van Dyke dirige Sons of Liberty International, une "non profit" organisation de sécurité et d'entraînement de soldats avec des vétérans syriens afin de lever une armée de deux mille protecteurs de l'héritage chrétien contre l'Etat Islamique d'Irak et de Syrie.
De nombreuses critiques lui ont été adressées mais il a déclaré que d'autres groupes religieux pourraient intégrer cette force armée dans l'avenir.
Il participe également à la réalisation d'un documentaire 7 Days in Syria avec une journaliste
La Doomsday Clock est un indicateur symbolique utilisé depuis 1947 par les rédacteurs du Bulletin of the Atomic Scientists de l'Université de Chicago afin d'exprimer leur inquiétude vis à vis des dangers de l'atome. Le projet naît d'une collaboration entre Martyl Langsdorf, artiste plasticienne qui réalise là son unique couverture de magazine en illustrant l'horloge et son mari Alexander Langsdorf Jr., physicien ayant participé au Projet Manhattan et ayant rejoint un grand nombre de participants à ce projet qui furent inquiétés par la montée en puissance de la course aux armements.
Les indicateurs ont périodiquement évolué et ne se limitent plus au seul domaine de l'atome mais concernent aussi le changement climatique ou encore les technologies émergentes, la bioéthique et la lutte contre les maladies. En fonction de l'heure indiquée, on symbolise l'air du temps. Le 22 Janvier dernier les scientifiques atomistes déclarent :
"L'horloge indique désormais minuit moins trois minutes car les leaders
du monde entier ne parviennent pas à accomplir leur tâche la plus
importante : assurer et préserver la santé et la vitalité de l'espèce
humaine." Un sondage en ligne (ne précisant malheureusement pas le nombre
de votants) est encore ouvert et indique pour le moment que 69% des
votants considèrent que l'horloge devrait plutôt se rapprocher de minuit
que s'en éloigner dans l'avenir.
A minuit moins trois minutes nous atteignons un stade connu en 1949 (le début de la course aux armements nucléaires entre américains et soviétiques, quatre ans après Hiroshima et Nagasaki) ainsi qu'en 1984 (refroidissement des relations et lancement du programme de bouclier spatial IDS/Starwars).
Depuis peu le bulletin n'est plus publié sur papier et le site modernisé propose de multiples outils afin de comprendre les facteurs pris en compte au moment de remettre l'horloge à l'heure. Une partie "Culture & The Clock" évoque également l'impact qu'a eu ce symbole sur la culture populaire depuis les années cinquante.
Cet indicateur est symbolique, c'est sans doute ce qu'il faut retenir et ce qui parle
le plus de "l'air du temps". Théoriquement il représente une atmosphère, un état du monde.
L'horloge vient coller la frousse un petit coup car une horloge a pour mission d'aller
jusqu'à minuit. Créée en 1947 l'horloge pouvait tout à fait correspondre à un état d'esprit réel
de l'époque qui considérait la fin du monde imminente sur fond de guerre atomique.
Le film Matinee / Panique sur Florida Beach de Joe Dante met particulièrement
en avant le climat de psychose et de peur de la bombe du peuple américain qui entoura
la crise des missiles de Cuba de 1962. La réalisateur de films à trucages Laurence Woolsey
en profite pour faire trembler le public. Pourquoi ça marche ? Car selon lui une fois sortis
de la salle les spectateurs apprécient d'avoir survécu.
Cette horloge qui réapparaît dans la culture populaire et particulièrement dans la musique
(Madonna ft. Justin Timberlake - 4 minutes, Iron Maiden - 2 minutes to midnight, Linkin Park - Minutes to Midnight etc...) peut-elle encore avoir une fonction d'alerte ?
Si je vous dis que d'ici quelques mois nous verrons toutes les têtes nucléaires du monde sauter à cause d'un cataclysme écologique faisant suite à une épidémie mondiale elle-même provoquée par des cellules transportées sur l'astéroïde qui aura frappé la Terre (en fait tout ça à cause d'une éruption solaire que n'aura pas vu le robot s'étant posé du mauvais côté de la comète et qui n'avait plus de piles) "fin bref". Si on se fie à cet indicateur, un de ces jours on sera plus là.
Ce sont des scientifiques qui le disent.
Cette horloge...qui pourrait bien la régler sur minuit...?
Lucy Nuzit est une étudiante de l'UFR des Arts d'Amiens avec qui nous avons eu le plaisir de concevoir La Fée Verte durant deux ans. Elle était alors notre maquettiste, et également l'une des rédactrice/dessinatrice les plus actives. Dans ce petit court-métrage en stop-motion, Lucy raconte son expérience du service civique effectué au sein d'un théâtre. Par ailleurs, la musique est signée Etienne Meunier qui est aussi le créateur des affiches du festival Gobe Ta Péloche et des prix qui y sont remis.
Lucy Nuzit réalise également des affiches de spectacles et travaille sur un livre pour enfants Antigone pour les enfants insurgés. Ses créations peuvent être vues sur sa page DeviantArt ainsi que sur son site personnel. Vous pouvez aussi retrouver les anciens numéros de La Fée Verte en suivant ce lien.
Dessin préparatoire "Antigone pour les enfants insurgés"
Répondez à ce simple sondage qui concerne une idée qui pourrait germer à Amiens. L'idée est simple. Contre une participation de 10€ à la création d'un lieux de diffusion culturel indépendant, vous seriez à même de bénéficier des installations et locaux, devenant membre d'office, et peut-être même que tout ceci pourrait donner naissance à un festival, des interventions, un brin de liberté.
Le Grand Wazoo ferme après 27 ans d'existence, le Sombrero lui aussi ferme ses portes en Février. Ne restent qu'un nombre microscopique de bars à concerts, et les traditionnelles salles conventionnées qui n'offrent pas toujours d'accès à l'ensemble des courants artistiques par impératifs de plannings, partenariats, réseaux, conventions etc.
Alors répondez donc à cette simple question, seriez-vous prêts à donner 10€ pour participer à un projet de cette nature ? Pour avoir une idée sur les possibilités du financement participatif.
Mise en ligne il y a deux ans, cette vidéo publiée sur Youtube compile divers extraits du zapping de Canal + liés au conflit en Irak et en Afghanistan afin de mettre en évidence les dérives des médias d'information qui manipulent les mots ou les points de vue sans vergogne.
En lien avec les événements qui nous touchent et la surmédiatisation de la violence qui atteint un niveau sans précédent, vous trouverez sans doute dans mes prochaines publications de nombreuses suggestions de documentaires ou de clips musicaux, de textes ou de reportages qui soutiennent la critique nécessaire, indispensable, des médias. Je vous invite par ailleurs à découvrir Acrimed.
L'excellent documentaire Control Room (2004) de Jehane Noujaim permet de découvrir la couverture médiatique de la guerre en Irak depuis le centre de commandement américain et ses salles de rédaction improvisées. A l'aide d'intervenants aux opinions et aux cultures très différentes, il souligne l'existence de points de vue et d'intérêts particuliers qui inévitablement construisent des représentations parfois incomplètes de la réalité ou d'événements. La question que soulève Jehane Noujaim régulièrement dans ses films est la suivante : Où, comment, et pourquoi regarder ? Quelles images pour quels spectateurs et avec quelles intentions ? Ces questions sont au coeur de notre actualité.
L'observatoire des médias ACRIMED (Action-Critique-Médias) offre à ses lecteurs les meilleures unes, entendez les pires, de la presse régionale en 2014. Si vous ne connaissez pas l'ACRIMED, il publie régulièrement un bulletin "Médiacritique(s)" portant généralement sur les dérives possibles des médias de masse, et leurs représentants apparaissent occasionnellement dans les films très critiques à l'image des Nouveaux chiens de garde. Une sélection réalisée par Julien Salingue.
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