L'excellent Usul qui autrefois nous offrait chaque dimanche son 3615 une émission drôle et ingénieusement pédagogue sur le monde du jeu vidéo se lance désormais dans la publication d'une série "Mes chers contemporains". Dans ses nouvelles vidéos il aborde désormais des thèmes très politiques et présente les grands visages médiatiques de notre temps. Dans une vidéo qui inaugure ses "Hors Série" le voici qui évoque la génération Y (génération why), celle qui pose trop de questions.
Comme à l'époque de ses délires avec Dorian, le ton est toujours efficace, l'écriture hyper travaillée, et le monsieur n'a pas peur de dire ce qu'il pense, de porter la critique à un haut niveau. Savourez donc cette vidéo signée Usul (et n'hésitez pas à retrouver les 3615 encore hébergés sur de nombreux services de vidéo en ligne).
Leila Soueif, professeur de
mathématiques de 59 ans qui vit au Caire, nous reçoit dans son
salon. Il y a du thé ; dans le couloir on voit des photos de
proches : des auteurs, des blogueurs, des avocats des Droits de
l'Homme, des dissidents. Sur la table, un flyer montre deux de ses
enfants – son fils Alaa (33 ans) et sa fille Sanaa (21 ans). Il est
inscrit : « Un système judiciaire cruel nous les a
enlevés ». Tous deux furent arrêtés pour avoir violé la loi
sur les manifestations. Pendant notre interview, Soueif regarde
régulièrement son téléphone. Atteint-elle des nouvelles de ses
enfants ? Des lignes profondes creusent son visage. Elle avait
déjà l'habitude d'aller manifester quand elle était adolescente,
sa mère cherchait toujours à la convaincre de venir. Elle et son
mari le célèbre avocat droit de l'hommiste Ahmed Seif n'auraient
jamais demandé cela à leurs enfants. Pendant la révolution de
Janvier 2011, la famille a fait office de figure emblématique du
camp des séculiers.
Voilà un an que Sanaa Seif est en prison. Regardez ce petit film réalisé par Ahmed Hassan à propos de Sanaa et des autres démocrates retenus en prison et jugés par des tribunaux militaires.
Cet ouvrage passionnant aborde la
question de la condition humaine « connectée » et du
grand changement de paradigme vécu par l'humanité toute entière,
condamnée à réactualiser sans cesse sa perception du réel mais
aussi des concepts d'identité et d'espace-temps. Afin de définir
les enjeux de cette transformation de notre perception et de l'impact
qu'elle a au final sur la nature même des choses perçues, les deux
auteurs proposent de multiples références aux pionniers de la
littérature qui avaient anticipé l'avènement du village global et
reprennent les noms d'ouvrages célèbres afin de nommer leurs
chapitres. La Condition Humaine, Vie et destin, L'Écume des jours,
La Carte et le territoire, Les Mots et les choses, L'Humeur
vagabonde, Le Capital, L'Ancien Régime et la Révolution et enfin La
Foire aux vanités.
Je ne peux que vous conseiller la
lecture de ce livre qui en dit long sur la profondeur des changements
que nous vivons et auxquels nous adaptons notre mode de vie, partagés
entre le réseau et le réel. Très accessible il fera le bonheur des
passionnés de ces questions tout comme celui des simples curieux à
la recherche d'un regard global et argumenté sur notre « nouveau
monde ».
Petite découverte pour les amateurs de sonorités jazzies, bluesies, d'espièglerie et de mélancolie. Adélys est un trio haut-normand qui propose une musique originale et vraiment très belle, soutenue par le chant cristallin d'Adélaïde Prud'homme, une ancienne camarade du lycée dont je ne savais trop rien à l'époque. Quel plaisir de découvrir leurs morceaux depuis quelques mois ! Si vous voulez mon avis, vous entendrez à nouveau parler d'eux dans l'avenir.
«Je fonctionne suivant le principe
de l’écriture spontanée. J’écris beaucoup, tout ce qui se passe dans ma
vie, et je m’en inspire. Je me base davantage sur la musicalité de la
langue française que sur son sens.» Paris-Normandie.fr
Voici encore une petite perle rendue accessible par Youtube, Magouille Blues de François Béranger en live (1975) suivi d'une courte interview qui vaut tout de même sacrément le détour :
"Et puis un beau jour, y'a des inventeurs de génie qui ont trouvé les médias, on a inventé le disque.
Puis on a inventé la radio, puis plus tard la télévision. On s'est aperçu que c'était un moyen formidable de vendre des produits commerciaux. Et à ce moment là on peut dire
qu'il y a eu un espèce de renouveau de la chanson mais plutôt d'une chanson fabriquée par
des professionnels et à l'usage du grand public, comme une chemise quoi."
Tous les sept ans et même parfois avant
On a droit au grand carnaval
Au carnaval de la magouille
Au grand défilé des embrouilles
C'est tellement bidonnant
Que ça en devient consternant
Le candidat de l'Ordre Moral
Avec sa gueule à faire châtrer tous les mâles
Il nous parle sans rigoler
De vieilles vertus desséchées
Travail, Famille, Patrie, ça va changer
Le Père la pudeur va nous réformer
Il nous dit dans son programme d'acier
Que les mâles doivent se retirer
Lui, il a quand même dérapé
Trois ou quatre fois dans sa moitié
Il est vrai qu' c'était pour engendrer
Des bons Français à l'âme bien trempée
Magouille blues (x6)
Les autres grands qui s'opposent
Viennent tous du même clan
Et c'est d'autant plus marrant
De les voir se casser les dents
En s'envoyant dans le nez
Toutes leurs turpitudes passées
Avant qu' l'un d'eux soit Président
Avant qu'il en prenne pour sept ans
Ces messieurs à image sociale
Essaient de nous r'monter le moral
Ils iraient même, qui l'aurait crû,
Jusqu'à nous montrer leur cul
Magouille blues (x6)
Ils n'ont jamais autant de cœur
Que quand il leur faut beaucoup d'électeurs
Quand le jour J sera passé
Finis les serments, finis les baisers
Finies les bonnes résolutions
On r'deviendra tous des pauv' cons
En attendant, ils veulent nous faire croire à
Des arguments de bazar
Français, Françaises, soyez réalistes
Gaffe aux socialo-communistes
C'est là qu'est le plus grand danger
Pour notre vieux pays traumatisé
Magouille blues (x6)
Moi, pour vous dire la vérité
Je suis plutôt pour le danger
La seule chose qui m'inquiète
C'est le mec qui s' trouve à leur tête
Car plusieurs fois par le passé
Il a sa veste retournée
Les seuls qui soient vraiment sympa
Qui soient un peu comme vous et moi
Je n' parle pas du royaliste
Ni bien entendu du fasciste
C'est ceux qu'auront au bout du compte
Deux ou trois pour cent des voix, pourquoi ?
Magouille blues (x6)
Il est vrai que deux ou trois pour cent
Ça fait quand même pas mal de gens
Pas mal de gens qui s'ront fichés
Et qui un jour vont s' retrouver
Dans un stade militairement gardé
Où on pourra toujours chanter
Magouille blues (x6)